Criante de vérité

Je crois pas trop prendre de risques en disant que toutes les femmes peuvent se reconnaître dans cette BD. Retraçant la vie de Morgan l’on passe en revue des bribes allant de l’adolescence à la vie de mère. Percutante et fatigante de vérité, c’est pourtant la première BD de la géniale Camille Ulrich qui, par un dessin abstrait, nous met dans l’ambiance scénarisée par Mathilde Ramadier.

La banalité d’une vie de femme en BD

Dès les premières pages on comprend que dès l’adolescence, notre corps (en tant que femme*) est « public ». Par corps public, les autrices voient en fait le contrôle social et les injonctions faites aux femmes dès leur plus jeune âge. La gêne de la première consultation gynécologique ainsi que la prescription de la pilule (sans explications des effets que peut avoir celle-ci) sont des exemples criants et évocateurs. Des mecs imbus d’eux-mêmes pendant des relations sexuelles, les remarques pendant la grossesse, les remarques pendant l’accouchement et les remarques après l’accouchement… bref vous l’aurez compris, le corps de Morgan est vu sous le prisme des critiques ordinaires qu’une femme peut subir tout au long de sa vie. 

Quid des femmes plus âgées?

Ce qui est dommage, c’est que la BD s’arrête peu après l’accouchement. L’on n’a donc pas de vue d’ensemble sur les critiques/remarques qu’une femme plus âgée peut subir. Ça fait un peu genre le corps des femmes est public jusqu’à un certain âge. Bon, ok je grossis le trait, mais les problématiques liées aux femmes plus jeunes sont, à mon avis, davantage mises en lumière par rapport à celles subies par des femmes plus matures. Surtout que ça soulignerait bien que le corps d’une femme est public jusqu’à la fin de sa life.

À lire, surtout si vous êtes un homme

Acquérir cette BD en tant que mec c’est voir les problématiques les plus basiques face auxquelles une femme peut être confrontée. Du coup, si tu sais pas et/ou comprends pas quelles sont les pressions qu’une fille peut subir tout au long de sa vie, cette BD est faite pour toi.