Une BD autobiographique*

Liz Prince a toujours été en décalage par rapport aux autres enfants de son âge. Elle est ce qu’on appelle un garçon manqué. Très jeune déjà, à 4 ans, elle se rebelle et ne veut plus porter de robes. Ses parents l’acceptent et ne lui en achètent plus. Mais c’est pas aussi simple, tout au long de son enfance et adolescence elle se prend des remarques dans la tronche du style “ Gouine”, “Lesbienne” ou “fermière” ce qui l’a particulièrement marquée. C’est donc une BD autobiographique portant sur sa vie de 3 à 18 ans. 

Contre vents et marrées Liz reste un garçon manqué

Violences verbales ou physiques font presque partie du quotidien du Liz car elle ne veut pas se soumettre aux injonctions de genre. Du coup elle se fait rejeter par les gars parce qu’ils veulent pas traîner avec elle même si elle est garçon manqué (elle reste une meuf), et les filles veulent pas traîner avec elle parce qu’elle est pas très maquillage, paillettes et barbie. Du coup c’est assez compliqué mais elle fait de belles rencontres quand même. 

Assez ricain, un peu superficiel mais parlant et drôle

On va pas se le cacher, l’histoire est très ricaine mais en même temps Liz Prince vient du pays de l’oncle Sam. Du coup, dans la BD  les gens aiment le baseball, ont des maisons et des chiens à l’américaine. Mais ça empêche pas le fait que ça peut rester assez parlant pour pas mal de filles. Même si on est pas garçon manqué, les injonctions sur le corps dès notre plus jeune âge reste une norme dans laquelle on peut se reconnaître assez facilement. Après quand je dis superficiel c’est qu’on est un peu dans le cliché de la pompom girl cool et tout le reste c’est de la merde. Sans parler du fait que ça parle quand même pas mal des garçons et du love qu’on leur porte. Mais ça reste un livre plutôt cool, drôle et qui relate la vie d’une petite fille qui veut pas en être une au sens où on l’entend. Ce qui reste novateur même si la BD a été écrite en 2014.

*A prendre avec des pincettes car l’autrice indique qu’elle a pris quelques libertés quand même notamment au niveau des personnages. Interview à retrouver ici: