TRIGGER WARNING
— Psychose, troubles psychiatriques, maladies mentales, hallucinations auditives et visuelles, mort brutale —
Ambiance! (c’est ironique)
Sorti en 2017 dans les studios Ninja Theory, Hellblade est un jeu d’action-aventure atypique où l’on incarne Senua, une jeune guerrière celtique. On vous prévient, ce jeu, c’est pas la teuf.
Souffrant de troubles psychiatriques, la mère de Senua est brûlée vive par les membres de son village, alors que notre héroïne n’est qu’une enfant (on vous avait prévenues). La raison de sa condamnation à mort? Ses troubles psychiatriques, considérés comme une malédiction. Malheureusement, Senua souffre du même mal que sa mère. Plus tard, Senua rencontre Dillion dont elle tombe amoureuse. L’idylle est de courte durée puisqu’une maladie atteint le village de ce dernier. Senua croit que c’est de sa faute puisqu’elle est maudite. Le sort s’acharne sur le village et après (ou pendant) que la maladie ravage le village, les vikings envahissent la région et Dilion est sacrifié. Aïe… c’est la tuile. Senua décide de se rendre à Helheim, le royaume des morts, pour ramener l’âme de Dillion. Commence alors un long voyage périlleux et complexe qu’elle devra mener avec “sa maladie”.
Une bribe d’immersion
Hellblade est un jeu vidéo tout à fait bluffant mais psychologiquement éprouvant. En effet, les créatrices ont mis en place un système de jeu de sorte à ce que l’on puisse expérimenter ce que peut vivre une personne souffrant de troubles psychiatriques. Bien sûr, il est impossible de reproduire totalement ce que vivent les personnes concernées, mais ce jeu nous permet d’en avoir une petite idée. Notamment du fait que l’on entend constamment des voix qui nous font des commentaires négatifs. Il est, par ailleurs, tout à fait indispensable de jouer avec un casque audio (la VR* est d’autant plus immersive). L’expérience Hellblade est époustouflante et éprouvante, l’histoire est bien ficelée, l’univers cohérent et immersif, mais il est difficile d’y jouer plusieurs heures d’affilée, à cause de l’ambiance lourde et desdites voix.
Une guerrière que rien n’arrête
Senua n’hésite pas à affronter les obstacles, à se lancer dans la gueule du loup pour récupérer l’âme de celui qui l’a rendue heureuse. Ça nous change de Mario qui doit sauver Peach. Elle doit faire face à ses peurs les plus profondes et mène un combat acharné, contre elle-même(?). Réalité ou hallucination: difficile de trancher mais cela importe peu puisque le jeu met en lumière toute une série de problématiques saillantes que subissent les personnes concernées. Premièrement, l’on retiendra que, comme les sorcières à une certaine époque, la mère de Senua a été brûlée vive. Aussi, le père de Senua est non seulement témoin de cette scène, mais il devient également, par la suite, violent avec sa fille lorsqu’il voit qu’elle présente les mêmes symptômes que sa mère. Enfin, par sa non-acceptation et son incompréhension, on décèle une critique de la société qui rejette les personnes qui souffrent, les pousse à l’exil ou les tue.
Combattante aguerrie, non sexualisée, Senua nous offre une expérience novatrice que l’on ne va pas oublier de sitôt. Les combats épiques que nous offre ce jeu, dans une ambiance lourde bien travaillée, nous permettent d’incarner une jeune fille qui, malgré ses traumatismes, fait preuve de beaucoup de courage (qu’on n’a pas nous perso). Safe niveau sexisme, nous pouvons donc vous recommander de vous lancer dans cette aventure, tout en vous rendant attentives sur le caractère difficile du jeu d’un point de vue psychologique.
Si vous ou l’une de vos proches se trouve dans un état de détresse, contactez:
- En Suisse: la Main Tendue au 143 www.143.ch/fr.
- En France: le 3114 www.3114.fr
- En Belgique: le 0800 32 123 www.preventionsuicide.be
Données techniques
- Développeur: Ninja Theory
- Editeur: Ninja Theory
- Date de sortie: août 2017
- Platforme: PC (Windows), PS4, Xbox One
Les points forts
- Ambiance, l’immersion est totale
- Musique
- Graphismes
- Scénario
Les points faibles
- Gameplay: on a parfois l’impression que Senua est un 33 tones
- Ennemis répétitifs